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On entend souvent dire que tout est devenu facile pour les homosexuels. S’il est vrai que d’importants progrès ont été réalisés ces dernières années sur le plan juridique, sur le plan des valeurs morales de la société, l’homosexualité reste fortement stigmatisée et source d’un stress considérable, en particulier pour de nombreux jeunes qui se sentent différents dès l’enfance. Le terme « pédé » que l’on entend tous les jours dans la rue et les cours d’école est toujours celui par lequel la société désigne l’homme gay et le garçon dont l’expression de genre est considérée comme féminine.
Le coming out est un processus à risque qui se vit dans la solitude et le secret et est presque toujours source de forte anxiété. A la différence des autres minorités stigmatisées, les jeunes gays ne parlent pas des discriminations qu’ils subissent à leurs parents, par peur de les décevoir ou d’être rejetés.
S’il se déroule bien, le coming out peut favoriser une vie plus heureuse à travers l’acceptation de soi, permettre la rencontre amoureuse et la construction d’une relation de couple ouvertement. S’il se passe mal, il peut conduire à la dépression, à des comportements suicidaires ou à la haine de soi et des homosexuels.
Le coming out est un stress qui n’est jamais réglé une fois pour toute. L’homme gay est confronté tout au long de sa vie, à tout moment, à cette question: ai-je intérêt à me taire, à mentir ou à dire qui je suis réellement dans cette situation ? Un gay qui a fait son coming out peut décider de taire à nouveau son orientation sexuelle s’il fait trop souvent l’expérience de réactions négatives de l’entourage.
Le coming out (sortie du placard) est l’expression anglaise utilisée simultanément pour décrire le processus de reconnaissance et d’acceptation personnelle de son homosexualité et l’affirmation de son homosexualité à son entourage.
Un âge médian indique qu’une moitié des personnes a fait cette expérience avant, l’autre moitié après. Le graphique présente l’âge médian à quatre des principales étapes de ce processus:
On ne choisit pas d’être homosexuel, pas plus qu’on ne se découvre homosexuel subitement un beau matin. De nombreux gays disent avoir senti durant l’enfance que leurs intérêts, leurs désirs et comportements étaient différents et qu’ils savaient, déjà très jeunes, qu’ils n’étaient pas conformes aux attentes de leurs parents et de la société. C’est ce qui est indiqué par « premier sentiment de différence » sur le graphique.
On observe une tendance à faire son coming plus jeune depuis plusieurs années. Faire son coming out plus jeune présente l’avantage de rompre le silence sur ses sentiments et désirs, de briser l’isolement social et affectif lié au secret et de supprimer la peur d’être rejeté par sa famille et/ou ses amis si les choses se passent bien. Cependant faire son coming plus jeune comprend également le risque d’être réellement rejeté par ses parents, alors que l’on dépend encore complètement d’eux, de perdre des amis, d’être stigmatisé ou harcelé publiquement et peut conduire à des symptômes dépressifs et des comportements suicidaires.
Ce graphique présente l’âge médian d’apparition des premiers symptômes de l’anxiété et de la dépression parmi les gays qui en ont souffert et l’âge médian de la première tentative de suicide parmi les gays qui en on fait.
On constate que les premiers signes d’anxiété sont présents à 10 ans, à la fin de l’enfance, au début de l’école secondaire obligatoire, avant même que ces jeunes soient conscients d’être attirés par des personnes du même sexe. Ce fait confirme que de nombreux enfants se sentent différents des autres, avant même de pouvoir mettre un mot sur leur différence, et qu’ils sont conscients que cette différence n’est pas acceptée par la société.
Au début de la puberté, l’adolescent devient un être sexué. Il va réaliser consciemment qu’il est attiré par des personnes de même sexe. C’est souvent à la même période qu’il comprend que l’insulte « pédé » décrit en fait ses désirs, qui il est, et ce qu’il aime. L’interdit de l’homosexualité empêche très souvent le jeune gay de faire les expériences amoureuses de l’adolescence et peut le conduire à inhiber ses désirs, voire à ressentir de la honte, non pas de quelque chose qu’il aurait fait, mais de qui il est. Toutes ces sources de stress peuvent conduire à la dépression dont les premiers signes apparaissent à 16 ans, entre l’âge de la première prise de conscience de son homosexualité et l’âge de la première relation homosexuelle.
20 ans est l’âge médian de la première tentative de suicide, très proche de l’âge de la première déclaration se son homosexualité à son entourage. Cette proximité montre bien que le coming out reste un événement extrêmement stressant pour de nombreux jeunes gays. Les gays citent plusieurs causes à leur première tentative de suicide, les plus fréquentes sont des problèmes d’amour et de relation, des difficultés à accepter son homosexualité et des problèmes avec sa famille.
Ce graphique présente les résultats de toute une série de questions dont les réponses ont été synthétisées à trois niveaux: faible, moyen et élevé. Il permet de savoir si les gays sont à l’aise avec leur homosexualité, se sentent faire partie de leur communauté et s’ils acceptent bien ou ressentent de la honte d’être homosexuels.
Plus de 20% des participants ont déclaré qu’ils préféreraient ne pas être gay ou bisexuel et nombre d’entre eux considèrent que leur homosexualité est un défaut ou ont essayé d’arrêter d’être homosexuel. Seuls un peu plus de 30% d’entre eux acceptent bien leur homosexualité. Ces données soulignent que le processus d’acceptation de soi n’est pas automatique, même après avoir fait son premier coming out. Pouvoir gérer la stigmatisation de l’homosexualité au quotidien, le statut social inférieur attribué aux homosexuels et les discriminations basées sur l’expression de genre (féminité et masculinité) nécessite de jouir de bonnes ressources psychosociales, ce qui n’est pas le cas de nombreux gays actuellement.
Près de 50% des gays ont un fort sentiment d’appartenance à la communauté gay.
47% des gays ont fait leur coming out à tout leur entourage: mère, père, frères et sœurs, amis et collègues de travail. 50% des hommes gays ont fait leur premier coming out avant l’âge de 20 ans, 21% après l’âge de 25 ans.